Authors
Cécile Fonrouge
Publication date
1999/12/14
Institution
Université Montesquieu-‐Bordeaux IV
Description
La création d’entreprise véhicule un certain nombre d’images portant sur un entrepreneur indépendant, dynamique, créateur d’emplois et de richesses dont la réhabilitation dans les années 80 est allée de pair avec la stabilisation d’un phénomène de chômage de masse. Pourtant à l’examen de l’évolution du nombre d’indépendants sur une série longue, on se rend compte que le modèle du travailleur indépendant régresse par rapport au modèle salarial dominant: les non salariés ayant vu leur part réduire de moitié sur les quarante dernières années (Letowski septembre 19981, p. 2). Bien sûr, le travail indépendant perdait pied au profit du travail salarié principalement dans les années 60 et 70, mais nous souhaitons faire remarquer que la (ré) apparition, depuis une quinzaine d’années, du thème de la création d’entreprise traduit, en fait, une forte demande sociale2 que l’on fait porter à l’entrepreneuriat, plus qu’une réalité qui admet le salariat comme modèle dominant de cette fin de siècle. Mais l’association entre le travail indépendant (des personnes non salariées exerçant à leur compte et des chefs d’entreprise) et une création d’entreprise (unité produisant des biens et fournissant des services destinés à être vendus sur le marché et jouissant d’une autonomie de décision), n’est‐elle pas abusive? En effet, ce glissement d’un individu à une entité ne va par de soi et on peut se demander si la personne exerçant une profession libérale est un créateur d’entreprise et si l’artisan, au savoir‐faire difficilement transmissible, laisse derrière lui une unité dissociable de sa personne, l’inscription au fichier SIRENE ne garantissant pas, elle non plus …
Total citations
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