Authors
Eric Denis
Publication date
1994/12/31
Journal
Egypte/Monde Arabe
Issue
20
Pages
117-132
Publisher
Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (CEDEJ)
Description
1 Après s' être développées durant plus de vingt ans hors des cartes et de l'encadrement public, les zones informelles—'ashwaiyyât—de l'Égypte urbaine, du Caire surtout, occupent de façon croissante le devant de la scène. Ces périphéries sans forme se dessinent au fil des discours tenus à leur propos et de leur émergence dans les colonnes de la presse égyptienne. Conjointement, alors que des programmes d'équipement sont mis en œuvre avec une vigueur nouvelle par les autorités compétentes, tant au Caire que dans les autres villes de la République, les conditions de vie—voire l'existence même—d'une frange non négligeable de la population égyptienne dans des marges qualifiées d'illégales font débat 1. Il ne s' agit plus des quartiers d'où a surgi la contestation du régime en place depuis 1970: ce n'est plus Hilwân, d'où étaient parties les manifestations des sidérurgistes en 1971 et 1979, et où s' étaient mobilisés les ouvriers de Hilwân Misr Textile Company, jouant le rôle de catalyseur dans le déclenchement du mouvement populaire de janvier 1977. Il ne s' agit plus de ces villes ou de ces quartiers marqués par l'opposition ouvrière comme Shubra al-Khayma (1972 et 1975), Mahalla al-Kubra (1975, 197e et 1992) ou Kafr al-Dawwar (1976 et 1984), mais davantage de Munîra al-Gharbiyya, de Basatîn, de Dâr al-Sâlam ou de'Izbat al-Aggana et, à une autre échelle, d'Asiût ou de Dayrût. Comme sa nature, les foyers de la contestation du pouvoir semblent s' être déplacés. A présent, les' ashwaiyyât symbolisent et territorialisent l'essor d'une frange de la société égyptienne qui échappe totalement à l'administration et à l'encadrement …
Total citations
1995199619971998199920002001200220032004200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019202020212022202320241221521232374211